JP Plunier

Publié le par Fred L

JP Plunier à un rôle très important dans le succès de Ben Harper. Principalement producteur (et beaucoup plus comme l'explique Ben), il a permit de faire connaître Ben au grand public, grace à un lien fort avec le chanteur. Ben Harper et JP PLunier racontent. 


Ben Harper : "Si un français nommé JP Plunier ne m'avait pas découvert, je serais probablement toujours en train de jouer devant trois poivrots dans un de ces bars du désert au sud de Los Angeles. Votre compatriote Plunier m'a écouté et il a décrété:
— Le monde entier doit entendre ça!
Tout près de chez moi, il y avait un coffe-house. C'est là que je l'ai rencontré la première fois. On faisait la queue pour acheter des bonbons. Il m'a demandé:
— Tes parents sont les gens du magasin de musique?
— Oui.
— Je vais à la fac ici, j'ai fait la connaissance de ton père.
J'étais un gamin, il avait dix-huit ou dix-neuf ans, j'en avais huit ou neuf. J'avais pas grand chose à dire à un mec de son âge. Il allait souvent au magasin et j'y étais souvent. On avait beaucoup de goûts en commun en matière de musique. Avec les années, il s'est intéressé à la musique que j'avais écrite, il voulait travailler avec moi et moi avec lui. C'était la seule personne qui comprenait la direction musicale que je voulais prendre. C'était une connexion spirituelle. C'est comme ça que ça devait être
.

[...] JP a remué ciel et terre, il a appelé tout le showbiz. Il n'avait peur de rien! Il a tchatché, déliré, branché toutes les maisons de disques. Un bluesman qui joue assis, tu vois le tableau? De guerre lasse, une fille de chez Virgin a fini par dire: — Okay, okay, apportez-moi une cassette demain à midi. Le lendemain on s'est pointé, moi et mon groupe au complet chez Virgin, nos valises à guitare sous le bras, fiers comme des manouches. On s'est planté dans le bureau de la fille effarée, on a sorti le matos et on lui a joué quatre titres. Virgin nous a signé illico. Ca a commencé comme ça sur un coup de flambe. Virgin nous avait donné de l'argent pour enregistrer des maquettes. On voulait produire la musique nous-mêmes, JP et moi. En trois jours, on a produit et mixé six chansons et elles se sont toutes retrouvées sur le premier album.

[...] JP est bien plus qu'un manager-producteur-photographe. Sur l'album The Will To Live, il a collaboré à l'écriture de Mama's Tripping, il a fait les arrangements des morceaux, réalise les vidéos, fait les photos des pochettes... On travaille de manière très proche. Je crois que l'on peut entendre ma relation avec JP dans ma musique. A un moment ou à un autre, on l'entend intervenir sur le son. Je travaillle tout le temps, j'écris tous les jours. Ensuite, quand il est temps d'enregistrer, je lui joue les morceaux à la guitare et on essaie de se mettre d'accord et de choisir les meilleures chansons. On essaie différentes idées: réunir deux chansons pour n'en faire qu'une, intégrer un quatuor à cordes, prendre tel genre de basse, tel genre d'ampli etc... On a la même sensibilité et les mêmes aspirations. Je le laisse créer dans tous les domaines, artistiques, graphiques. On a rarement des disputes musicales et je lui fais entièrement confiance en tant que producteur. Producteur, ça ne veut pas dire qu'il met de l'argent; il est un peu comme un réalisateur; il fait les arrangements et choisit la façon dont les morceaux doivent se développer.


JP Plunier :
"[...] J'ai fait une école polytechnique en Californie. Après j'ai obtenu un autre diplôme dans le bled où habitait Ben, j'étais à la fac à Pomona. J'y ai fait la connaissance de sa famille et de leur magasin (...). Je le connais depuis gamin mais on s'est un peu perdus de vue, il a grandi, moi aussi. Il a fait ses trucs, moi les miens. Au début je ne devais pas le manager, je faisais des vidéos, des trucs comme ça. Il m'a fait passer une cassette de son tout premier album "Pleasure And Pain" (...) Il y avait trois morceaux complets qui étaient de lui et puis des reprises. Je lui ai proposé de faire des photos et puis il a vu ce que je faisais. Petit à petit, il s'est passé des choses, j'ai fait une petite vidéo de "Whipping boy", sans synchro, sans rien, j'ai tout fait à la main. C'était vraiment très très roots. Y'avait d'autres mecs qui s'intéressaient à lui mais ils n'arrivaient pas à piger l'affaire. Ils lui disaient: "Il faut que tu prennes des cours de chant, que tu changes ça ou ça...". Moi, je n'avais pas du tout la même vision. J'en ai discuté avec Ben, il m'a joué des morceaux, je lui ai fait des suggestions et il est tombé tout à fait d'accord avec moi, c'est comme ça qu'il le sentait. C'est comme ça qu'on a commencé à travailler ensemble."

Publié dans The Innocent Criminals

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